Éco-confinement, saison 2 ?

Réduire nos dépenses en matière d’énergie, d’eau et nos déchets peut sembler bien difficile, notamment en période de confinement hivernal. En passant plus du temps au sein de nos logements, et en appliquant scrupuleusement les gestes barrière, nous consommerons nécessairement davantage d’énergies et produirons plus de déchets…à moins que  ?

Indépendamment du confinement, nos factures d’énergies, et nos dépenses en matière de gaz ou d’électricité représente un enjeu majeur pour la plupart d’entre nous. C’est ce que confirme le baromètre récemment publié par le Médiateur national de l’énergie. Selon cette étude, 79% des personnes interrogées en septembre 2020 se disent préoccupées par leurs consommations d’énergies, et 71% déclarent que ces consommations constituent une part importante de leur budget. Avec le retour au confinement, il est bien probable que nos consommations d’énergies augmentent, car nous resterons davantage dans nos logements.

Fatalité  ?
Ce possible accroissement momentané de nos dépenses énergétiques s’ajoute au mouvement de fond d’augmentations régulières des dernières années. C’est ce que rappelle une enquête de l’INSEE publiée en 2019. Elle indique que l’évolution des dépenses d’électricité parmi les dépenses totales en énergie des ménages est passée de 23.5% en 1960 à 56.70% en 2016. Elles ont donc plus que doublé au cours de cette période, pour atteindre une moyenne de 960 euros par an et par ménage.

Disparités
Cette moyenne cache cependant des disparités. La consommation des ménages français se caractérise par une utilisation d’électricité encore importante, source d’énergie choisie par de nombreux ménages pour le chauffage. Or, si le prix du kilowatt/heure a longtemps été relativement peu élevé, le coût de l’électricité pour les particuliers augmentent très régulièrement et de façon significative. C’est ce qu’indique l’indice des prix à la consommation, publié par l’INSEE en septembre 2020. Selon cette enquête, les prix de l’électricité continuent d’augmenter au même rythme que le mois précédent à raison de +3,9  %.

Que faire  ?
Réduire les pertes d’énergies est évidemment une solution majeure pour limiter ses factures. C’est tout à fait envisageable dès lors que l’on est propriétaire de son logement. Pour éviter les pièges, ou les travaux peu efficaces, les Espaces Info énergie appuyés par l’Ademe informent de manière gratuite, neutre et indépendante quant aux travaux prioritaires et aux aides accessibles pour les particuliers. Mais que faire lorsqu’il est difficile d’engager des travaux ?

Comparer 
Depuis quelques années, les particuliers peuvent faire jouer la concurrence entre différents fournisseurs d’énergies. Toutefois les comparatifs indépendants réalisés par les associations de défense des consommateurs indiquent que les gains escomptables en changeant de fournisseurs sont au final relativement limités. Attention aux multiples comparateurs de contrats d’approvisionnements, souvent dépendants d’un ou plusieurs fournisseurs, dont la crédibilité peut légitimement être mise en question.

Que font nos équipements  ?
On peut s’interroger quant à la hausse de nos consommations énergétiques, alors même qu’une très grande partie de nos équipements s’affichent comme étant beaucoup moins énergivores que par le passé. N’oublions pas que le taux d’équipement de nos foyers a considérablement augmenté  : tablettes, box internet, décodeurs, tout comme divers équipements électriques et électroniques spécialisés ne sont entrés dans nos usages quotidiens que récemment, et n’impactaient pas autant les factures de nos parents ou grands-parents.

Nouvelles habitudes
Qui d’entre nous sait combien coûte l’alimentation de sa box internet pendant 1, 2 ou 24 heures  ? Qui connaît l’écart de prix entre une douche et un bain  ? Quel est le prix d’un kilowatt/heure d’électricité, ou le coût réel pour nous du suremballage d’articles que nous achetons  ? Autant de questions devant lesquelles la plupart d’entre nous sont relativement démunis. Elles nous concernent pourtant de très près, mais passent souvent au second plan, par manque de temps… Le nouveau temps du confinement est une occasion à ne pas manquer pour répondre concrètement à des questions d’économies d’énergies et de réduction de déchets en lien avec nos habitudes domestiques.


Pour aller plus loin
Déclics  – Défi des Foyers à Énergie Positive 

Pour identifier de façon ludique au sein de foyers volontaires des sources d’économies faciles à réaliser en conditions réelles, un collectif d’associations mené par Alter Alsace Energie et la Chambre de Consommation d’Alsace et du Grand-Est avait initié il y a quelques années un ‘Défi des familles à énergie positive’ à travers l’Alsace. Rejoint par l’association Zéro Déchets, par différents collectifs et associations d’habitants à travers le Grand-Est, et appuyés par l’Eurométropole de Strasbourg, ce défi propose chaque année à toute personne volontaire de tester l’efficacité d’éco-gestes réalisés à domicile. La mission des personnes participantes consiste à tenter de réduire leur consommation d’énergie et d’eau d’au moins 8%, et de déchets d’au moins 20% en réalisant des éco-gestes sans perdre en confort de vie. L’an dernier, les participants ont économisé en moyenne 180 € et réduit leurs déchets de 30%, sans privations ni investissements particuliers. Cette année, le défi est ouvert du 1er novembre 2020 au 30 avril 2021.
Pour s’inscrire, ou pour en savoir davantage  : https://defis-declics.org/fr

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